Le marché du travail en Suisse est flexible, même s’il est bien encadré
La loi sur le travail et d’autres législation encadrent les rapports entre employeurs et salariés.
Certains secteurs, comme l’industrie horlogère, le bâtiment sont soumis à des conventions collectives de travail obligatoires, d’autres CCT sont facultatives. Une très grande partie des salariés n’y sont pas soumis. Le nombre de salariés syndiqués est très minoritaire.
Le contrat de travail écrit n’est pas obligatoire
Beaucoup de salariés en Suisse n’ont pas de contrat de travail ! Cela surprend. Sans contrat ne signifie pas sans droits. Le Code des obligations et diverses lois règlent les rapports salariés et fixent les modalités d’engagement, de résiliation des rapports, les vacances etc. Les salariés sont donc protégés. L’employeur ne peut pas faire n’importe quoi.
Résiliation et licenciement : mêmes conditions pour l’employeur et le salarié = respecter un délai de congé
C’est la principale raison qui rend le marché du travail en Suisse flexible entraînant un faible taux de chômage (le plus bas d’Europe).
Les conditions pour mettre fin aux rapports de travail sont les mêmes pour l’employeur et le salarié. Elles ne sont pas renforcées pour l’employeur comme c’est le cas dans plusieurs pays de l’UE, comme la France.
Tant l’employeur que le salarié doivent respecter un délai standard de 1 mois qui augmente avec le nombre d’années de services ou est fixé contractuellement.
En respectant ce délai de congé, l’employeur peut licencier un salarié SANS obligation d’en indiquer le motif, sauf si le salarié en fait la demande formelle. Les conditions pour qu’un salarié subissent un licenciement abusif sont restrictives.
Comme l’employeur peut mettre fin facilement aux rapports de travail, il est moins tenté de faire du mobbing pour pousser l’employé à démissionner. Cela se ressent dans le climat social de l’entreprise, même si le mobbing existe aussi en Suisse. Mais il est aussi incité à conclure des contrats de travail à durée indéterminée, le cas le plus courant.
La paix sociale et le recours exceptionnel à la grève
Les partenaires sociaux, employeurs, syndicats, employés privilégient le consensus induisant une paix sociale légendaire en Suisse. Les salariés recourent rarement à la grève. Les services publics comme la Poste, les administrations, les transports etc … ne sont jamais bloqués.
Cette paix sociale garantit que les flux économiques et les déplacements fonctionnent normalement en tout temps.
Les charges sociales sont dans les plus faibles d’Europe
Les entreprises ont l’obligation de mettre en place une prévoyance d’entreprise comprenant l’AVS/AI, le 2e pilier, une assurance accident (LAA), facultativement une perte de gain maladie en cas d’incapacité de gain. Avec cette prévoyance, l’invalidité maladie ou accident, le décès et la retraite sont couverts.
Mais les entreprises ne prennent pas en charge la couverture maladie pour les soins médicaux. C’est le salarié qui la paie entièrement avec son salaire sans aucune aide de l’entreprise. Ce dernier point explique en grande partie la faiblesse relative des charges sociales supportées par l’entreprise.